“… il est un point qui mérite d’être éclairci car certains utilisateurs de matériel Montessori semblent penser que, investissant des sommes importantes dans le matériel, celui-ci se doit d’être quasiment invulnérable. Autrement dit, si l’enfant entrechoque les pièces ou les laisse tomber par terre, le matériel doit résister sans garder de traces.
C’est bien sûr une lourde erreur et probablement la méconnaissance d’un point important de la pédagogie Montessori… “
Depuis la création d’Oppa, nous sommes restés fidèles à nos fabricants Montessori agréés par l’AMI (Association Montessori Internationale). Leur réputation n’est plus à faire.
Il s’agit de Nienhuis et de Gonzagarredi, deux Maisons ayant travaillé directement avec Maria Montessori. Après sa mort, elles sont restées en lien étroit avec l’association qui œuvre au développement et à l’intégrité de la méthode. Ensemble, l’AMI et les fabricants agréés par elle travaillent au maintien de toutes les caractéristiques du matériel telles que Maria Montessori les avait définies avec une précision scientifique. Les formes, les tailles, les matériaux, les couleurs, chaque détail avait son importance et résultait d’un travail d’observation et d’une réflexion poussés.
Au delà des caractéristiques liées à l’apparence de chaque outil, nos deux fabricants doivent tenir compte de l’usage qui sera fait du matériel. Et comme cet usage est essentiellement scolaire, il est évident que la qualité structurelle doit être au niveau requis. Un matériel manipulé par des dizaines d’enfant au fil des mois et des années se doit donc d’être d’une qualité exceptionnelle.
Et objectivement, la qualité du matériel AMI est au rendez-vous.
En 27 ans d’existence nous avons reçu de très nombreuses sollicitations de fabricants “alternatifs“ qui se sont développés par opportunisme au fur et à mesure que la pédagogie Montessori a gagné en notoriété. Mais, bien qu’ayant eu maintes fois l’occasion de nous présenter leurs fabrications, ils n’ont pas su nous séduire parce que le matériel manquait soit de précision soit de qualité, soit des deux. Seuls les prix, souvent très attractifs auraient pu nous tenter, d’autant qu’ils permettaient des marges commerciales bien plus confortables.
Nous avons donc conservé nos fournisseurs.
Cependant parlant de qualité, il est un point qui mérite d’être éclairci car certains utilisateurs de matériel Montessori semblent penser que, investissant des sommes importantes dans le matériel, celui-ci se doit d’être quasiment invulnérable. Autrement dit, si l’enfant entrechoque les pièces ou les laisse tomber par terre, le matériel doit résister sans garder de traces.
C’est bien sûr une lourde erreur et probablement la méconnaissance d’un point important de la pédagogie Montessori.
Lorsqu’elle a choisi ses matériaux, et notamment le bois, Maria Montessori était bien consciente que la manipulation par les enfants risquait fort d’occasionner des chocs et des chutes et que ceux-ci marqueraient les surfaces et les angles du matériel. Et c’est pour cela même qu’elle a intégré ce risque dans sa pédagogie et qu’elle en a fait un axe constructif pour l’enfant.
Pour cela elle a conçu une véritable “culture“ du matériel. Dans cet esprit, l’éducateur est la clé de l’introduction du matériel auprès des enfants. Il prend le temps de le présenter, en décomposant chaque geste pour qu’il révèle la précaution et le respect qu’il porte à l’objet et il en souligne gestuellement les caractéristiques majeures qui transmettront le concept à découvrir.
Si cette phase essentielle n’est pas vécue par l’enfant, comment ce dernier va-t-il intégrer le fait que l’objet qu’on lui confie est précieux, qu’il doit être manipulé avec précaution et que celui-ci lui apporte un savoir ? D’autant plus que ce qui était déjà vrai il y a de nombreuses décennies l’est encore plus de nos jours où les enfants sont tant habitués au jetable, à l’éphémère ou à l’incassable.
Aussi lorsque l’enfant est confronté à l’objet, il sait déjà, parce qu’il a vu l’adulte le faire, qu’il faut lui porter toute son attention. Il a vu aussi quels gestes l’aideront à recevoir ce que le matériel lui apporte même si, par la nature même de la pédagogie Montessori, il sait qu’il pourra par la suite l’explorer librement dans des prolongements infinis. En revanche, s’il se laisse aller à maltraiter l’outil qu’il a dans les mains, la sanction sera immédiate : la trace irréparable dans la matière sera une leçon plus marquante que toute autre.
Alors si on admet cette fatalité qui veut que le matériel sera inéluctablement abimé au fil des manipulations et des inévitables maladresses, pourquoi acquérir un matériel haut de gamme ? Pourquoi ne pas se contenter d’un matériel pas cher, qu’on pourrait renouveler plus souvent ?
La réponse est dans l’expérience. Au fil des années et des témoignages de nos clients, nous avons bien vu qu’un matériel premier prix se dégrade trop et prend rapidement un air misérable alors que le matériel de haute qualité conserve longtemps, malgré les traces et les chocs, une allure plus attrayante. Certes, les premières griffures et impacts sont désolants car très visibles au milieu de surfaces neuves, mais en dépit de la mémoire de tous les petits accidents qui s’accumulent, le matériel résiste, conserve ses fonctions essentielles et garde son attrait.